Rosemay Nivard

Rosemay Nivard est née en mai 1961 au Tampon (île de la Réunion) d’une mère Saint-Louisienne aujourd’hui décédée et d’un père musicien. Celui-ci était accordéoniste de bals et mariages et fît partie du groupe des pépés des 400 avec Danièle Laselve et les compères Grat’fil dès sa création. Avant de mourir, il réalisa un disque à ses frais pour graver ces instants de fêtes créoles où la musique tient une part si importante. En 2000, il reçut une médaille de la SACEM Réunion.

Souffrance et maladie sont des mots que l’auteur connaît bien, fil conducteur de ses poèmes où elle vient sans cesse interroger le temps qui passe, qui se déroule et qui se tapit dans son inexorable voyage :

Infirmière depuis plus de 25 ans, ce travail a mis en lien la langue et le corps, le rapprochement avec la langue française, par des ateliers d’écriture, des groupes autour du conte, du théâtre et de l’écoute musicale.

C’est naturellement que cette envie d’écrire pour soi pour témoigner aux autres, pour donner des mots, donner sens, dire, m’est venue… Je me sens passeur, médiateur, voici mes mots pour votre souffrance si elle est comme j’ai appréhendée la mienne.

Cette poésie est dans la description du réel vers un impossible infini, vers ce qui ce qui se contourne, se peint ou se laisse deviner, avec point de départ l’île créole bien sûr.

Recueils

Le premier recueil : Poésie Couleur Insulaire place les paysages de la Réunion, montre les lieux. Papaye amèrePrison et Les mouches, trois poèmes extraits du recueil, suffisent à donner le ton de l’ouvrage qui oscille entre fatalité et nostalgie.

Le deuxième recueil Douleurs et Poésie créole est ponctué de mots de là-bas pour aller avec l’habitant dans son quotidien pas toujours tranquille. J’ai vu ta peineChabouck et Morts sont trois poèmes qui disent la douleur non comprise, le regard d’un étonnement fort devant la mort ou l’inacceptable.

Le troisième recueil est inscrit dans une collection de Poésie et de voyages chez les éditions Les Xérographes où j’ai trouvé ma place : Océan Indien , poèmes terba aux senteurs créoles.

Pourquoi terba? Ce mot phonétique du créole veut dire pour moi là-bas, plus loin, sans importance, sans l’air d’y toucher. Ce recueil veut amener le lecteur à un intérieur de solitude. Le poème Saint-Louis en est l’exemple : une liste de courses, riz, brève tombée, objet futile devient le mot abandonné, à terre, comme l’homme seul se raccroche à la vie, p36.

Ce recueil est arrivé deux fois en finale en remise de Prix : Prix Fetkann 2005 et Prix de poésie à Ouessant, mais hélas depuis qu’à l’Académie de Lyon, la séance s’est levée pour le Muguet d’Or 2003 avec une récompense de 1500 euros, je n’ai pas eu d’autres prix. À signaler cependant le 1er prix d’une lettre d’amour remis par Madame Annie Ernaux à la médiathèque de Noisy le Grand en 2003.

En 2007, A Fleur de peau, poèmes bat’carré des bambous à la Marne vient continuer ce voyage : l’île se quitte mais ne s’oublie pas. Je me suis installée non loin de la Marne et je guette les mouettes avec des envies de Paille-en-queue, le vin du côté de Nogent n’est pas celui de Cilaos. Pour la première fois, je parle de mes rencontres avec mes lecteurs sur les salons : Foire de Paris est l’histoire d’une créole qui n’a jamais connu l’île.

Mais si l’île de France a une grande place dans ce recueil, l’île de la Réunion est toujours là avec Sac ou la Seconde de l’ Océan Indien et Hommage à Anna Akhmatova qui montrent le parallèle du rapport à l’autre quand on est au plus profond du désespoir (Chasser l’aura de la croquante au savon noir).

En 2008, le périple poétique se poursuit et le temps s’égrène dans mon recueil avec Voyages intérieurs, poèmes sous les feuilles, un recueil hospitalier, blouse blanche où le créole et la mort font un ménage d’émotions :

Me voici Cerbère Saint-Pierre où concierge
Aux portes de la douleur
Je tends la main
Une main active
Entrez posez votre chagrin
A tenir ces mains les unes après les autres…

(p38)

La 4ème de couverture dit «Et si l’île c’était nous ?». Un mot créole manque : Somanqué , qui veut dire peut-être. Voyage introspectif, en Banlieue ou dans l’île, passé ou présent, cela n’a pas d’importance.

Avec Ses « Pommes d’Hôpital » Rosemay parle au cœur et à la mémoire des soignants. Elle fait revivre les patients perdus ou immobilisés au delà des souvenirs.

J’ai été surprise par le rythme et l’enchaînement des poèmes qui nous emportent au fil des jours comme si c’était hier mais aussi, comme si nous retournions à des années lumière de là, à nos débuts. Un temps condensé entre l’hôpital et le jardin de la maison ; une cadence juste entre le rire, la tristesse et l’angoisse passagère mais poignante.

Tour a tour ses poèmes subliment ce qui a pu paraître intolérable ou mettent en avant un regard frais et bienveillant.

Une saison avec Rosemay qui restera pour moi, remarquable.

Karine Leborgne, psychologue et collègue cultivatrice de pommes

Ouvrages collectifs

Au fil des recueils, de ces mots menacés de disparaître (dave dave ti coudave dave dave , yoyo…) j’ai gardé trace, ma trace, ma vision, qui se sent aboutie lorsque les lecteurs me disent que c’est tout à fait ça: je suis alors comblée. Peut-être trouvent-ils une carte postale du passé en ces poèmes? Peut-être trouvent-t-ils à réfléchir du ça et du moi?… Au début, j’étais tournée vers un travail avec l’Oulipo, mon labyrinthe créole est couleurs, odeurs, presque peinture…

Chez les éditions Les Xérographes, j’ai aussi posé des traits en accompagnement des poèmes, livres illustrés de mes rêveries et collages. Cet automne 2008 , je présente un recueil lors des salons PAGE et celui de L’Autre Livre : Battements de mots, édition Les Xérographes 2008, un livret illustré de peintures.

  • SPIRITUALITÉS (Laurence BouvetPierre MaréchauxRosemay NivardÉditions le Vert-Galant 2005) : une livraison ayant pour titre La part des îles (15 poèmes).
  • Anthologie du Lions Club 2003 (poème primé).
  • Val en poésie, 1986-2006 : Anthologie éditée grâce au soutien du Syndicat d’Agglomération Nouvelle de Marne-la-vallée Val Maubuée et de son président Michel RICART (un poème et réalisation de l’ouvrage par le choix des textes).
  • Les Recettes «faites ici» des habitants de la Goutte d’Or : Éditions les Xérographes décembre 2006 (un poème).
  • L’Almanach de la Goutte d’or : Édition Les Xérographes ,décembre 2008, à paraître (trois poèmes).
  • Pour Haïti : Éditions Desnel, 2010.
  • Outremer, trois océans en poésie : Éditions Bruno Doucey, 2011 (à paraître ) livre évènement de l’année de l’outremer.

Poèmes parus en revue

  • le chaînon poétique (revue trimestrielle, médiathèque de Champigny).
  • la revue xéro (collectif d’artistes de graphistes et d’écrivains).
  • le Manoir des poètes n°11 (un poème).
  • revue inter CDI n°195 (revue des centres de documentation et d’information de l’enseignement secondaire).
  • la revue Soins, édition Masson n°686.
  • Ecrits du nord 17-18, éditions Henry, décembre 2010.
  • Recueil – souvenir Le Silence, Les Adex, 2010.

Participation aux salons

  • salon de la porte de Versailles en 2006, 2007 et 2008, stand île de France.
  • marché de la Poésie, stand des éditions Les Xérographes depuis 2005.
  • salon de LYON , Place Belcourt 2006.
  • salon de l’outremer 2005 (colloque avec différents auteurs des îles, modérateur Jean-louis Robert).
  • salon d’Evreux.
  • salon de Lésigny et Chanteloup, médiathèque (77).
  • salon de l’autre livre depuis 2006.
  • printemps de parole à Rentilly (77).

Ailleurs sur le web

Actualités

  • lancement du Printemps des Poètes le 7 mars 2011 ; Un quart de pomme, texte issu de  » Pommes d’hôpital « , présent dans le corpus de textes destiné à être travaillé en classe, de la maternelle au lycée. Et lectures des textes dans les endroits publics par des comédiens.
  • jeudi 10 mars lecture publique à propos de l’Anthologie Outremer, Trois Océans en Poésie